Gulshan, jeune femme ouzbèke

Lors d'un voyage en Ouzbékistan (Asie Centrale), je suis hébergée pendant quelques jours dans une famille du village de Tersak. La famille est grande, je rencontre beaucoup de monde, mais je sens une sympathie particulière avec Gulshan, l'une des belles-filles. Elle ne parle qu'ouzbek, moi seulement quelques mots. Et pourtant nous arrivons quand même à échanger ...
Voir aussi le diaporama sonore : https://vimeo.com/15925365
Carte Situé au coeur de l'Aise Centrale, l’Ouzbékistan porte plusieurs noms au cours de l’histoire : Transoxiane des Grecs, Mawarannahr des Arabes, Touran, Tartarie, Turkestan des Russes, République Fédérative Socialiste de l’URSS, puis Ouzbékistan depuis l’indépendance en 1991. Vivent sur le territoire plus de cent nationalités ou groupes ethniques autochtones, coloniaux ou soviétiques, déplacés ou réfugiés, Musulmans, Chrétiens, Juifs ou Bouddhistes. Une majorité Ouzbek, et des Kirghizes, Tadjiks, Kazakhs, Karakalpaks, Turkmènes, Tatares, Ouïgours, Lulis ou Tziganes, Ironis, Dounganes, Russes,Arméniens, Azéris, Géorgiens, Coréens, Allemands,Tchéchènes, Ingouches, Karachaïs, Balkars. ©Anne Barthélemy
 J'accède au village de Tersak en taxi collectif. Le village est à une quarantaine de kilomètres de Samarkande au pied des montagnes, soleil, chaleur et pluie, vallée verdoyante, montagnes arides. Peu de réseau téléphonique, électricité matin 7h-8h30 et soir 18h30-23h, pas d’essence, les voitures roulent au gaz. ©Anne Barthélemy
 Le village de Tersak, vu depuis les basses montagnes environnantes. J'apprends qu'il s'étend sur une longue bande d'une dizaine de kilomètres, et est divisé en plusieurs districts. ©Anne Barthélemy
 Entrée du village de Tersak. ©Anne Barthélemy
 La rue principale de Tersak. Pas d’essence, les voitures roulent au gaz. ©Anne Barthélemy .
 La rue principale de Tersak. ©Anne Barthélemy .
 La rue principale de Tersak. ©Anne Barthélemy .
 La famille chez qui je suis hébergée. Kushin et Halima ont une cinquantaine d’années. Kushin est directeur d’école et il enseigne le français. C’est le patriarche. Halima orchestre les tâches de la maison. Ils ont 11 enfants : Sharof, 27 ans, marié à Gulshan. Un enfant et un autre en train. Il est gardien de l’école et tient l’épicerie attenante à la maison. Muhammad, 25 ans, professeur de français et guide à Samarkande. Ulugbek, 23 ans, étudiant en langues (français entre autres). Mubarok, 18 ans, participe aux tâches de la maison. Merhinoz, 16 ans, va à l’école au village. Elle veut devenir médecin. Il y aussi Oybek le fils aîné, 35 ans. Il est marié à Guldoshor. Ils ont trois enfants. Leur ferme est à deux kilomètres de là. Cinq autres enfants que je n’ai pas rencontrés. ©Anne Barthélemy
 Gulshan [Gul= fleur, Shon= gloire] Comme la plupart des gens ici Gulshan ne parle que ouzbek. Elle est mariée depuis l’âge de 19 ans, a un enfant d’un an et demi, elle attend le second. Elle vit avec son mari Sharof, 27 ans, chez ses beaux-parents. Elle s’occupe des tâches ménagères et des travaux de la ferme avec les autres femmes de la famille. ©Anne Barthélemy
 Gulshan et une de ses belles-soeurs, préparant les pommes de terre pour le repas, dans une chambre attenante à la salle à manger. ©Anne Barthélemy
 Dans la cuisine extérieure, Gulshan fait chauffer à blanc le four à pain. Les galettes de pâte fraîche seront disposées sous la voûte du four. ©Anne Barthélemy
 Dans la cuisine extérieure, Gulshan fait chauffer à blanc le four à pain. Elle a enfilé une vieille veste d’homme et passé sur sa main et son avant-bras un manchon très épais pour se protéger de la chaleur. Torsions, étirements, elle dispose les galettes de pâte fraîche sous la voûte du four. ©Anne Barthélemy
 Les hommes travaillent à l’extérieur. A la maison, après le repas du midi, Madame Halima s’allonge près de la table pour faire la sieste, Gulshan s’installe dans la chambre à côté, qui est celle de ses beaux-parents. Elle termine de confectionner un korpacha (matelas), elle en fait dix par an, ils servent pour toute la maisonnée. Elle est restée vingt minutes environ sur son ouvrage avant le retour de son beau-père. Elle lève la tête lorsqu’elle l’entend, elle va tout interrompre, ranger prestement, sortir et vaquer à d’autres occupations. La pièce est libre pour Monsieur Kushin. ©Anne Barthélemy
 Les hommes travaillent à l’extérieur. A la maison, après le repas du midi, Madame Halima s’allonge près de la table pour faire la sieste, Gulshan s’installe dans la chambre à côté, qui est celle de ses beaux-parents. Elle termine de confectionner un korpacha (matelas), elle en fait dix par an, ils servent pour toute la maisonnée. Elle est restée vingt minutes environ sur son ouvrage avant le retour de son beau-père. Elle lève la tête lorsqu’elle l’entend, elle va tout interrompre, ranger prestement, sortir et vaquer à d’autres occupations. La pièce est libre pour Monsieur Kushin. ©Anne Barthélemy
 Sharof et sa femme Gulshan, avec leur fille, dans le séjour avec Madame Halima assise sur le chorpoï, le lit-estrade où l’on prend le thé et les repas. ©Anne Barthélemy
 5h, Gulshan vient me réveiller pour la traite. Deux vaches, l’une a mis bas quelques jours auparavant. Aujourd’hui c’est le troisième jour du lait, Gulshan et Halima l’utilisent pour le kelagay (préparation à base de lait cuit). Avec le lait du premier jour, elles ont fait le palla, un dessert de lait fermenté cuit avec du sucre et du cumin. Le lait de l’autre vache sert à faire le beurre, le fromage, les desserts. Le fameux kurut est fait avec du lait cuit et fermenté un mois, puis battu en pâte épaisse et roulé en boules qui sècheront dix jours. Le kurut se conserve très longtemps et peut-être consommé en hiver dilué avec du lait chaud. ©Anne Barthélemy
 Le troisième jour du lait, Gulshan et Halima l’utilisent pour le kelagay (préparation à base de lait cuit). Avec le lait du premier jour, elles ont fait le palla, un dessert de lait fermenté cuit avec du sucre et du cumin. Le lait de l’autre vache sert à faire le beurre, le fromage, les desserts. Le fameux kurut est fait avec du lait cuit et fermenté un mois, puis battu en pâte épaisse et roulé en boules qui sècheront dix jours. Le kurut se conserve très longtemps et peut-être consommé en hiver dilué avec du lait chaud. ©Anne Barthélemy
 Pâte d’herbes et d’eau. Gulshan se fait le traditionnel trait de Osma sur les sourcils. C’est un geste de beauté que les femmes ont à l’occasion des fêtes ou des moments importants. Deux sortes de maquillage : les sourcils disjoints ou rejoints. Madame Halima me fait comprendre que lorsque les sourcils sont joints, c’est un signe de passion, et que les fillettes et les adolescentes ne doivent pas le faire. Je me suis rendue compte que ce n’était pas le cas partout. ©Anne Barthélemy
 Pâte d’herbes et d’eau. Gulshan se fait le traditionnel trait de Osma sur les sourcils. C’est un geste de beauté que les femmes ont à l’occasion des fêtes ou des moments importants. Gulshan se prépare car nous allons déjeuner chez sa mère qui habite dans une autre partie du village. ©Anne Barthélemy
 Cela fait deux ans que Gulshan vit chez ses beaux-parents, comme toutes les femmes nouvellement mariées. L’an prochain elle habitera avec son mari et leur fille dans leur maison à quelques mètres sur le terrain des beaux- parents. Elle a fait les traits de Osma sur ses sourcils et a mis ses plus beaux vêtements. Ici dans leur chambre, elle prépare sa fille avant de partir. (au centre le landeau recouvert d'un velours bordeaux) Sa mère nous a invitées à déjeuner chez elle, elle habite dans une autre partie du village. ©Anne Barthélemy
 Gulshan a fait les traits de Osma sur ses sourcils et a mis ses plus beaux vêtements. Ici dans leur chambre, avec sa fille avant de partir. Sa mère nous a invitées à déjeuner chez elle, elle habite dans une autre partie du village. ©Anne Barthélemy
 La mère de Gulshan nous a invitées à déjeuner chez elle, elle habite dans une autre partie du village, nous y allons avec Mubarok. Muhammad nous y accompagne, il déjeune avec nous puis s’en va travailler. Nous sommes entre femmes. La mère de Gulshan me fait comprendre que son mari et un de ses fils sont partis pour un an travailler à Moscou, comme beaucoup d'hommes en Asie Centrale.  ©Anne Barthélemy
 Lors du déjeuner chez sa mère, Gulshan sort l’album de photos de famille et me parle de son père. Il a fait son service dans l’armée soviétique dans les années 70. ©Anne Barthélemy
 Lors du déjeuner chez sa mère, Gulshan sort l’album de photos de famille me montre des photos d'elle en mariée. ©Anne Barthélemy
 Gulshan et sa fille d'un an et demi. ©Anne Barthélemy
 Dans la cuisine intérieure, Gulshan bat le lait pour en faire du beurre. ©Anne Barthélemy
 Pendant que les femmes travaillent aux tâches ménagères, les hommes de la famille font le bricolage et l'entretien de la maisonnée. ©Anne Barthélemy
 Dernier jour. Kushin et son fils Muhammad me raccompagnent à Samarkande en voiture. ©Anne Barthélemy